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DEUS SWANK RALLY ON ICE

  • Text and Photos : David Marvier / Scroll down for English version


« The Thawed Trophy »

Benjamin Marigot, c’est le discret (et très drôle) vice-président Europe de la célèbre marque de vêtements lifestyle, Deus Ex Machina.

Définition du Larousse : DEUS EX MACHINA : « Dans une pièce de théâtre, intervention d’un dieu, d’un être surnaturel descendu sur la scène au moyen d’une machine. »

Honda CR 250 racing on an Icy Racetrack in Chamrousse, French Alps, during the Swank Rally on Ice organized by fashion brand Deus Ex Machina.

Il est également le cerveau derrière l’organisation d’événements allant des célèbres DJ sets du génial Sims aux courses moto décalées, plutôt confidentielles, mais toujours ouvertes à tous, comme celle de Chamrousse, dans les Alpes juste au-dessus de Grenoble, à laquelle nous nous sommes rendus en ce mois de février 2024.

Voilà 15 ans qu’il s’est engagé dans l’aventure Deus, après un voyage en Australie, un coup de cœur pour la marque, beaucoup de patience et finalement une poignée de main en guise de contrat avec Dare Jennings, le fondateur. Ses premiers pas seront bien sûr désargentés et semés d’embûches, mais le garçon est solide et persévérant. Assis dans le break familial, il sillonne le pays et présente la marque. Il a des idées, de l’audace. Rencontre les bonnes personnes. S’associe. Et s’entoure d’une solide équipe.

À son rythme, il se développe et finalement monte le « temple » (prononcer à l’anglaise) de Biarritz, comme on dit en langue « Deusienne ».

Un lieu de vente bien sûr, mais de vie, de rencontre, d’exposition.

Qui dit concept, dit événement. Et sur le sujet, Ben est bon, très bon même. Il suit le précepte que lui a soufflé Dare un jour : « Les gens ne doivent jamais s’attendre à ce que tu vas leur proposer. Ils ne doivent pas comprendre ce que tu fabriques, mais trouver ça cool ! ».

Bel adage s’il en est.

Cette fois, rien n’aurait été possible sans Yamaha Europe, qui a sponsorisé pour moitié notre petite aventure frigorifiée.

« Merci Yam ! - dit-il - Ils voulaient communiquer sur la nouvelle MT Z 125 tout juste sortie d’usine et ont proposé leur soutien à notre projet. Quelques coups de fil aux pistes alpines aux agendas surchargés, saisonnalité oblige, et tout s’est enchaîné hyper vite ! ».

« Les places se sont remplies en quelques instants, avec que des potes super ! Sur les 40 riders, 30 se connaissent depuis longtemps et les autres sont accueillis avec beaucoup de chaleur. C’est hyper chouette ! Scooter ou BSA, pas de soucis. Tu viens comme tu es », me dit-il, super enthousiaste, dans la cahute bondée et bruyante dans laquelle je l’interview.

Dès que j’ai eu vent de cette course, j’ai immédiatement contacté la rédaction de votre magazine préféré qui, flairant le bon coup, a sans surprise, adhéré au projet. Difficile en effet, de louper ce magnifique rassemblement de passionnés, sur piste verglacée, avec une variété de motos impressionnante, du YZ 2 temps sur-vitaminé à la vieille BSA au cadre Rickman, le tout dans une ambiance chaleureuse et super décontractée. De belles gueules sur de belles brêles dans un lieu magnifique, recouvert de chantilly, avec brume dévoilant pudiquement, çà et là, quelques crêtes ou sommets, quelques sapins poudrés.

Le décor est planté, vous y êtes ? Ne dites rien, je sais que vous regrettez déjà amèrement de ne pas être venus.

Il y a comme un sentiment de retrouvailles dans l’air frais de ce samedi matin. Avec la rareté des événements moto à la cool, les copains, tous dispersés en Europe, ont moins d’opportunités de se réunir. Je recroise donc de vieilles connaissances, des équipes de Belgique, d’Angleterre, des Pays-Bas, charriant en camion ou autre pick-up, leur lot de personnalités hautes en couleur que je shoote et fréquente avec tant de plaisir depuis des années. Hubert Bastié, l’éternel ado, Stephan Revol, mon compagnon du Maroc, Dimitri Costes bien sûr et sa fidèle BSA, toujours ultra-stylé. Mais aussi Julien Dupont le trialiste de l’extrême, Julien Escande dit « L’Américain », Brice Daraut mon brillant confrère, Loïc Chetout, toujours fringuant… et tous les autres.

La piste, elle, est quelque peu détrempée, le réchauffement climatique se fait redoutablement sentir. En arrivant la veille, je remarquais que les températures nocturnes, bien que fraîches, ne sont pas aussi basses que prévu. La clope au balcon en t-shirt à 23h ne m’arrache qu’à peine un frisson.

Qu’à cela ne tienne, nous nous adapterons et rien ne pourra entacher notre moral.

La journée débute tôt pour profiter de la neige la plus ferme possible.

Ce sont les essais.

Les mecs galèrent dans la montée, pataugent dans la neige molle.

C’est un peu Verdun.

Mais tout le monde se marre. Curieusement, même les anciens compétiteurs semblent marcher sur des œufs. Le couple père-fils en side-car de chez « Unit Garage » arrache péniblement le vieil engin prit dans les bourbiers. Les pilotes prennent de plus en plus d’assurance à chaque tour. Plus la matinée avance, plus la neige transforme. En guise de piste glacée, on se retrouve plutôt sur un mode moto-cross, pour le plus grand plaisir des aficionados de la discipline.

11h30, une pause s’impose.

Il faut coûte que coûte préserver le terrain qui est ravagé. C’est l’heure de filer au resto où nous attendent sagement verres de rouge et copieuse raclette.

Combo divin.

Et quelle ambiance !

Pour une digestion de qualité, Ben en hôte attentif, nous a concocté une petite activité de plein air : une belle session de motoneige qui apporte, pour le plus grand bonheur de tous, son lot de cascades et de franches rigolades.

Imaginez ces 20 engins lancés pleine balle sur les pistes, chevauchés par 40 gars surexcités… mélangez le tout bien fort et dégustez ! Évidemment, on fait tourner les guidons, même si Julien aimerait bien garder le sien dans les pognes et me laisser faire le singe ! Mais pas question pour tout rider qui se respecte de rester à la place arrière trop longtemps ! D’ailleurs, le type derrière n’est pas inactif, loin s’en faut. Comme sur un side-car, son action contre-poids est décisive pour prendre de bonne trajs’ et éviter de mordre la neige en cas de déséquilibre.

Quelques crashes et embrassades de sapins plus tard, retour sur la piste, sans rien de cassé ! Il doit y avoir un saint protecteur pour rider heureux.

La course débute vers 18h. Des engins ont nettoyé la piste tant bien que mal, mais on est un peu loin du concept « ICE ». C’est plutôt une version « SOUP ».

Mais je doute du titre : « Deus Swank Rally on Soup ».

En tout cas, j’adore le format « auto-chrono » de la compète. C’est sport et cela demande un certain fair-play.

Explications du boss :

« Le pilote se positionne sur la ligne de départ, ici matérialisée par de gros bidons d’huile sur lesquels trônent des chronomètres attachés à une vieille pompe de ski. Tu lances ledit chrono et c’est parti ! À la fin du tour, tu t’arrêtes comme tu peux afin d’arrêter le temps dès que possible. Alors, évidemment, les freinages ratés, les pertes d’équilibre, les gants mouillés et autres mauvaises manœuvres, te font perdre de précieuses secondes ! Ensuite, après lecture du cadran quartz, tu gueules ton score ! Facile ! », s’exclame-t ’il en riant.

La nuit tombe. Les pilotes abandonnent les uns après les autres, épuisés par ce roulage physique, aléatoire et… nocturne.

« C’est comme au ski – me dit l’un d’eux – il faut s’arrêter avant la dernière descente ! »

Pas idiot.

Seuls demeurent les enragés.

Les vrais pilotes de cross, mordus de compète, chassant la perf, qui ne reculent devant rien pour gagner quelques fractions.

Et quel spectacle !

La neige vole, les moteurs hurlent, les mecs transpirent, la vapeur dégueule des casques au stop chrono.

C’est super beau.

En tout cas, je me régale !

C’était tellement chouette que l’on pense déjà au prochain rendez-vous Deus à ne louper sous aucun prétexte. Et ce sera cette fois, au nord du plateau des Millevaches, sur le circuit du Mas du Clos. Ben et son équipe de choc nous concocte un « track day » version auto donc, précédé d’une longue ride depuis Bordeaux.

Là encore, chacun vient comme il est, pilote pro ou novice, en Ferrari ou en 4L.

Le projet est bien validé et aura lieu les 7 et 8 mai 2024.

See you there!

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“The Thawed Trophy”

Benjamin Marigot, is the discreet (and very funny)
Vice President Europe of the famous lifestyle clothing brand, Deus Ex Machina.

Definition from Larousse:
DEUS EX MACHINA: “In a play, the intervention of a god or supernatural
being descending onto the stage using a machine.”

He is also the brains behind organizing events ranging
from the famous DJ sets by the brilliant Sims to quirky motorcycle races,
rather confidential, but always open to everyone, like the one in Chamrousse,
in the French Alps just above Grenoble, which we attended this February 2024.

It’s been 15 years since he embarked on the Deus
adventure, after a trip to Australia, falling in love with the brand, a lot of
patience, and finally a handshake as a contract with Dare Jennings, the
founder. His first steps were, of course, penniless and strewn with obstacles,
but the boy is solid and persevering. Sitting in the family station wagon, he
crisscrosses France and presents the brand. He has ideas, daring. He meets the
right people. Partners up. And he surrounds himself with a strong team.

At his own pace, he grows and finally builds the
“temple”of Biarritz, as they say in “Deus” language. A
place for selling, of course, but also for life, meetings, exhibitions.

As the saying goes, with a concept comes an event.

And on this subject, Ben is good, very good indeed.

He follows the precept Dare whispered to him one day:
“People should never expect what you’re going to offer them. They
shouldn’t understand what you’re making, but find it cool!” A wise saying
if ever there was one.

This time, nothing would have been possible without
Yamaha Europe, who sponsored half of our little frozen adventure. “Thank
you, Yam!” he said. “They wanted to promote the new MT Z 125 just out
of the factory and offered their support to our project. A few phone calls to
alpine tracks with overloaded schedules, due to seasonality, and everything
fell into place super quickly!”

“The spots filled up in an instant, with only
super buddies! Out of the 40 riders, 30 have known each other for a long time,
and the others are welcomed with a lot of warmth. It’s super cool! Scooter or
BSA, no problem. You come as you are,” he tells me, super enthusiastic, in
the crowded and noisy cabin where I’m interviewing him.

As soon as I heard about this race, I immediately
contacted the editorial team of your favorite magazine, which, sensing a good
opportunity, unsurprisingly, embraced the project. Indeed, it’s difficult to
miss this magnificent gathering of enthusiasts, on an icy track, with an
impressive variety of motorcycles, from the fast YZ 2-stroke to the old BSA
with a Rickman frame, all in a warm and super relaxed atmosphere. Beautiful
faces on beautiful bikes in a magnificent location, covered in whipped cream,
with mist discreetly revealing here and there some ridges or peaks, some
powdered fir trees.

The stage is set, are you there?

Don’t say anything, I know you already bitterly regret
not having come.

There’s a feeling of reunion in the fresh air of this
Saturday morning. With the rarity of cool motorcycle events, friends, all
scattered across Europe, have fewer opportunities to come together. So, I run
into old acquaintances, teams from Belgium, England, the Netherlands, hauling
in trucks or other pick-ups, their share of colorful personalities that I shoot
and hang out with so much pleasure for years. Hubert Bastié, the eternal
teenager, Stephan Revol, my companion from Morocco, Dimitri Costes of course
and his faithful BSA, always ultra-stylish. But also Julien Dupont, the extreme
trialist, Julien Escande aka “The American,” Brice Daraut my
brilliant colleague, Loïc Chetout, always lively… and all the others.

The track is somewhat damp, the effects of climate
change are noticeably felt. Upon arrival the day before, I noticed that the
nighttime temperatures, although cool, were not as low as expected. Standing on
the balcony smoking a cigarette in a T-shirt at 11 p.m. barely gives me a
shiver. Nevertheless, we’ll adapt and nothing will dampen our spirits.

The day starts early to take advantage of the firmest
snow possible.

It’s the trials.

The guys struggle uphill, floundering in the soft
snow.

It’s a bit like Verdun.

But everyone is laughing. Strangely, even the former
competitors seem to be walking on eggshells. The father-son duo on a sidecar
from “Unit Garage” struggles to free the old contraption stuck in the
mud. The riders gain more and more confidence with each lap. As the morning
progresses, the snow transforms. Instead of an icy track, it’s more like a
motocross course, to the delight of discipline aficionados.

At 11:30, time to brake, sorry, to have a break.

We must preserve the track, which is ravaged. It’s
time to head to the restaurant where glasses of red wine and hearty raclette
await us.

Divine combo.

And what an atmosphere!

For a quality digestion, Ben, as an attentive host,
has arranged a little outdoor activity for us: a nice snowmobile session that
brings, to everyone’s delight, its share of stunts and hearty laughter. Imagine
these 20 machines launched full throttle on the tracks, ridden by 40 excited guys…
mix it all up and enjoy! Obviously, we take turns on the handlebars, even
though Julien would like to keep his in his hands and let me be the monkey!

But no self-respecting rider stays in the back seat
for too long! Besides, the guy behind is not inactive by any means. Like on a
sidecar, his counterweight action is decisive to take good lines and avoid
biting the snow in case of imbalance.

A few crashes and tree hugs later, back on the track,
without anything broken!

There must be a saint protector for happy riders.

The race starts around 6 p.m. Vehicles have cleaned
the track as best as they could, but we’re a bit far from the “ICE
concept. It’s more like a “SOUP” version.

But I doubt the title: “Deus Swank Rally on
Soup.”

Anyway, I love the “auto-chrono” format of
the competition. It’s sporty and requires a certain fair play.

Boss’s explanations:

“The rider positions himself on the starting
line, here marked by big oil drums on which chronometers are attached to an old
ski shoe.

You start said stopwatch and off you go!

At the end of the lap, you stop as best as you can to
stop the time as soon as possible. So obviously, missed braking, loss of
balance, wet gloves, and other bad maneuvers cost you precious seconds! Then,
after reading the quartz dial, you yell out your score! Easy!” he
exclaims, laughing.

Night falls. Pilots abandon one by one, exhausted by
this physical, random, and… nocturnal riding. “It’s like skiing,”
one of them tells me, «You have to stop before the last descent!” Not
stupid.

Only the die-hards remain.

The true cross riders, competition addicts, hunting
for performance, who stop at nothing to gain a few fractions.

And what a sight!

Snow flies, engines roar, guys sweat, steam spills out
of helmets at the chrono stop.

It’s super beautiful.

Anyway, I’m having a blast!

It was so great that we’re already thinking about the
next Deus appointment not to be missed under any circumstances. And this time,
it will be north of the Millevaches plateau, on the Mas du Clos circuit, France.
Ben and his crack team are concocting a “track day,” (car event this
time) preceded by a long ride from Bordeaux.

Again, everyone comes as they are, pro or novice
rider, in a Ferrari or in a 4L.

The project is well validated and will take place on
May 7th and 8th, 2024.

See you
there!

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